En 2018, un rapport de l’Insee a évalué à 11 millions le nombre d’édentés en France soit près de 16% de la population. Ce chiffre devrait considérablement augmenter à l’horizon 2030 compte tenu du vieillissement de la population française. A travers le monde, ce sont près de 5 milliards de personnes qui présentent des caries dentaires ce qui en fait le troisième fléau mondial après les affections cancéreuses et les maladies cardiovasculaires (OMS). A un autre niveau, le cancer de la cavité buccale est le huitième cancer en termes de fréquence. Ainsi, comme dans le reste du monde, la prévalence combinée des pathologies bucco-dentaires est proche de 100% ; en France et les coûts directs et indirects des soins dentaires sont estimés à 17,4 milliards d’euros par an. Au-delà de l’inconfort qu’elles peuvent provoquer, les douleurs et les problèmes de mastication liés à ces pathologies favorisent la dégradation de la santé générale (alimentation, moral) et du bien-être social (fatigue, irritabilité, isolement). Comme présenté récemment dans le magazine de l’INSERM, « les dents sont un des miroirs de notre santé ». 

Ainsi, si la santé orale tient compte de la santé bucco-dentaire avec l’étude des fonctions et des troubles de l’oralité, elle doit aussi intégrer la sphère oro-faciale dans sa dimension psychique avec notamment ses aspects psycho-sociaux. Par exemple, la réalisation et la pose d’orthèses et de prothèses répondra dans un premier temps à un problème de la fonction orale mais pourra aussi avoir de profondes influences et/ou répercutions physiologiques et psychiques. C’est pourquoi nous avons choisi d’aborder la santé orale par une approche interdisciplinaire en regroupant des chercheurs fondamentaux (INSERM et CNRS), des universitaires et cliniciens d’horizons diverses avec une volonté commune d’aller vers une recherche et une médecine dites « intégratives ».
 

Notre unité regroupe des personnels (chercheurs, enseignement-chercheurs, cliniciens, ingénieurs et techniciens) issus de la Faculté d’Odontologie (Université Toulouse IIII), de l'université Paris Descartes, du CNRS, ainsi que de l'INSERM. L’unité a une identité pluridisciplinaire, sur un triptyque SHS-SDV-Clinique, avec un effectif de 23 personnes statutaires : (5 MCF ou MCUPH) (5 PU ou PUPH) (3 AHU) (3 chercheurs associés) (2 chercheurs INSERM ou CNRS) (4 IR ou Tech) (1 post-doc) avec un ratio H/F de 65% et une moyenne d’âge proche de 41 ans.